Jouet des hommes

> La belle Alice nous a menti sur les merveilles de son pays Ridan





Ses talons claquent sur le pavé humide et froid des sombres ruelles de Paris. Le froid l’enlace. Elle frissonne, mais continue d’arpenter les méandres de la ville. Le vent agite ses cheveux noirs qui retombent paresseusement sur ses épaules dénudés. Malgré cette rude nuit d’hiver, son corps est fouetté par la bise glacé. Ses chairs sont dévoilées, masqués par un corset en cuir rouge qu’elle a lacé dans le dos et une jupe lui arrivant jusqu’au haut de la cuisse.

L’allée dans laquelle elle se trouve est relativement sordide et des relents d’urine envahissent les narines de la jeune fille. Ses yeux bleus, miroir de l’innocence cherche un faible faisceau lumineux. Le noir l’encercle, les ténèbres l’avalent. La peur s’empare de son cœur, mais elle continue. Elle cherche un client, un individu souhaitant vivre les plaisirs coupable qu‘il ne peut avoir. Soudain un homme à l’allure négligé parait devant elle. Il l’approche lentement, la jugeant bien du regard. Il fixe ses longues jambes, sa poitrine, s‘assurant de la qualité d la marchandise. Une marchandise, un simple objet du plaisir. Voila ce qu’elle est. Il l’accoste et lui demande le service habituelle. Le client est pressé, il l’entraine dans un coin sombre et profite de son nouvel achat. Cette homme la dégoute, son odeur putride, mélange de transpiration, de tabac et d’égout. Sentir cet individu en elle lui donne envie de vomir. Mais elle ne dit rien. Elle subit attends que cela se passe.

Quand enfin son supplice s’achève, son client lui lance un billet et sans dire un mot de plus, il s’en va la laissant seule en train de se rhabiller dans la pénombre nocturne. vingt euros, vingt euros pour vendre son corps, pour perdre sa dignité. Une femme ne vaut donc pas grand-chose pense-telle.

Après encore deux ombres de la nuit, dont l‘une l‘ayant laissé dans un coin, encore dévêtue et ne lui payant pas son dut, elle rejoint le lieu de rendez-vous. Son estomac est noué. La peur scelle son esprit, l‘enfermant dans le cercle infernal de la folie. Elle le sait qu’elle n’a pas récupéré assez d’argent, elle sait qu’il va la frapper. La voiture s’arrête devant elle. Elle marque une hésitation avant de pénétrer dans celle-ci. Quand il la voit, il sait à son regard qu’elle n’a pas ce qu’il lui demande. Il ne prononce pas un mot et attends d’arriver devant la bâtisse délabré ou loge toutes ses travailleuses pour la réprimander.

Lorsqu’elle pose un pied dans le hall de la maison aux murs décolorés, maculés de moisissure et dégageant des relents fétides, le poing de son mac vient s’abattre sur son visage, fracturant une nouvelle fois son nez. Il lui donne un second coup dans la pommette cette fois-ci, faisant jaillir le liquide rouge et visqueux de son corps. Il frappe encore et encore, ne laissant de son visage que quelques traces rouges, glissant sur sa peau noirci par la crasse. Lorsqu’enfin il met fin au supplice, il lui crache au visage des mots à la saveur violente :
« - Qui se soucie du visage d’une prostituée. »